Sélectionner une page
SNICS-FSU

NOS MANDATS.

La plateforme de revendication du SNICS-FSU est construite à partir des besoins des usage.es et des remontées des professionnel.les. Le Syndicat National est administré par un conseil national dans l’intervalle des Congrès Nationaux. Un bureau national est chargé de l’exécution des mandats.

Nos grandes orientations, nos mandats, sont renouvelés lors d’un congrès national qui se réunit tous les trois ans. Le 10ème congrès du SNICS-FSU s’est tenu du 1er au 3 décembre 2020 en visioconférence en raison de la crise sanitaire.

Cela n’a pas empêché les débats d’être fructueux et denses, permettant de déboucher sur les mandats que le SNICS-FSU portera pour les 3 ans à venir

Les discussions se sont organisées autour de 4 thèmes :

Thème 1 : Infirmier.es conseiller.es de santé à l’Éducation nationale, une profession d’avenir.
Thème 2 : L’infirmier.e dans le système de santé.
Thème 3 : Ancrage statutaire des infirmier.es conseiller.es de santé.
Thème 4 « S’engager pour la reconnaissance de la profession infirmière et pour un avenir porteur de progrès social ».

Thème 1 : Infirmier.es conseiller.es de santé à l’Éducation nationale, une profession d’avenir.

Thème 2 : L’infirmier.e dans le système de santé.

Thème 3 : Ancrage statutaire des infirmier.es conseiller.es de santé.

Thème 4 « S’engager pour la reconnaissance de la profession infirmière et pour un avenir porteur de progrès social ».

TEXTE ACTION

Le SNICS-FSU est, depuis 1994, la première organisation syndicale de la profession infirmière de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. En 2018, le SNICS-FSU est conforté dans sa légitimité, il reste le syndicat majoritaire avec une représentativité de 58% au niveau national et 62% dans les académies. Les 3 années qui viennent de s’écouler ont démontré la détermination et la pugnacité de notre organisation qui ont été motrices de toutes les actions et mobilisations au service de notre profession.

Depuis notre dernier congrès à Porticcio en mai 2017, le gouvernement a mené une politique néolibérale guidée par la « théorie du ruissellement » qui a eu pour effet un creusement des inégalités entre les citoyen.nes. Les réformes en cascade affaiblissent fortement les services publics et les droits des salarié.es comme ceux des usager.es. Les attaques en règle contre le Code du travail dégradent les droits et conditions de travail de l’ensemble des salarié.es du public comme du privé. La réforme de l’État et la Loi de transformation de la Fonction publique sont au cœur de ce dispositif.

Le gouvernement diminue le rôle et la place des services publics et place les fonctionnaires comme des boucs émissaires, en les stigmatisant au profit de la valorisation de la « startup nation ». Il clive les Français.es pour mieux les utiliser comme moteurs des réformes qui vont à l’encontre de l’intérêt général. Loin d’être exemplaire, l’employeur public dégrade les droits et les conditions de travail de ses employé.es : hausse de la CSG, gel du point d’indice, jour de carence, suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, recours accru aux contractuel.les…

La crise sanitaire que nous traversons a mis en lumière toutes les failles du système et des politiques menées depuis des années. Elle a agi comme un révélateur de dysfonctionnements structurels, de failles ou carences de l’État. Elle a aussi démontré la forte concordance des attentes des citoyen.es avec les valeurs ou revendications portées par le SNICS-FSU.
Après la première vague, malgré des déclarations médiatiques, on aurait pu espérer que des enseignements soient tirés et des orientations politiques opérées. Or le gouvernement continue sur cette même ligne.

La gestion de cette crise, tout comme le plan de relance annoncé, creuseront les inégalités déjà existantes. Les plus vulnérables sont laissé.es pour compte. C’est le grand retour de politiques d’austérité qui avaient laissé les services publics exsangues, dont l’hôpital public.

Nous ne pouvons accepter de vivre dans une société faite d’injustices, il en va de la paix sociale.

1) Le système de santé.

Mis à mal par des années de réductions budgétaires et de fermetures de lits, voire d’établissements, l’Hôpital déjà « moribond » n’a réussi à tenir que parce que les soignant.es le portent à bout de bras. Depuis le début, la gestion de cette crise relève de la gestion de la pénurie à tous les niveaux : moyens humains insuffisants, manque de matériel, de protection ou de médicaments, de lits de réanimation, et injonctions contradictoires ou fluctuantes. Neuf mois après, ça continue…
La prise en charge des patient.es atteint.es de COVID n’a pas été à la hauteur des besoins. Des choix de soins ont été faits, laissant sur le côté les plus agé.es ou à risque. C’est éthiquement inacceptable dans un pays comme le nôtre, régulièrement mis en avant pour la qualité de ses soins, avec un système de santé ne laissant soi-disant personne au bord du chemin.

Plus généralement, la gestion de cette crise, le confinement et l’engorgement des hôpitaux ont entraîné des retards de soins, y compris pour des pathologies graves, provoquant certainement des décès supplémentaires, non COVID, mais qui en sont pourtant des dommages collatéraux.

La qualité des soins et les conditions de travail des professionnel.les de santé doivent être améliorées, en prenant en compte leur expertise de terrain et leur connaissance des besoins de la population à tous les échelons, ce que les dernières réformes du système de santé n’ont pas permis.

Depuis le début de la crise, le SNICS-FSU a mené et soutenu des actions pour améliorer le système de santé. Nous revendiquons un service public de qualité, dans l’intérêt des patient.es et de toute la société, tant au niveau de la Santé que de l’Éducation.

Un des grands enjeux de la transformation de ce système de santé est la place et le rôle occupés par les infirmier.es. Cette véritable plus-value doit être reconnue, l’orientation médico-centrée sera-t-elle enfin dépassée ?

2) La profession infirmière

À l’heure de l’augmentation exponentielle des maladies chroniques, de l’importance de la prévention, du vieillissement de la population, du virage ambulatoire et du manque de soignant.es, la place importante de la profession infirmière dans le système de santé doit être reconnue et valorisée. Au-delà d’un enjeu professionnel ou corporatiste, il s’agit d’un enjeu sociétal.

Applaudi.es tous les soirs à 20h par les Français.es et encensé.es par tous les politiques, les soignant.es espéraient que des mesures fortes soient enfin prises afin que, « quoi qu’il en coûte », une telle situation ne puisse se reproduire. Hélas, à peine ont-elles et ils eu le temps de reprendre pied qu’une deuxième vague est arrivée, avec de nouveau des services hospitaliers mis à mal, sans applaudissements cette fois…

Les bras font encore défaut, les infirmier.es sont épuisé.es et peinent à faire face, exprimant leur souffrance et leur amertume, y compris dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans l’espoir d’obtenir plus de considération.

Le Ségur de la santé, censé répondre au malaise profond des professionnel.les de santé, n’a pas été à la hauteur des annonces et encore moins de leurs attentes. Très médico-centré, il n’a pas permis d’entendre la parole des infirmier.es. Les « mesurettes » qui en sont sorties restent largement insuffisantes et circonscrites à la Fonction Publique Hospitalière, les autres infirmier.es en sont complètement écarté.es.

à l’instar des États généraux infirmiers, le SNICS-FSU continuera à défendre la profession en s’associant à des dynamiques larges pour peser dans les débats et obtenir de réelles avancées.

Le SNICS-FSU revendique toujours la catégorie A type de la Fonction publique pour tous-tes les infirmier.es qui sont des actrices-teurs essentiel.les du système de soins. Il s’oppose au développement des modes d’exercice qui ne sont pas émancipateurs et enferment la profession dans le champ médical et dans un rôle d’exécution (IPA-Infirmier.e de Pratique Avancée-, protocoles de coopération, auxiliaires médicales-caux…).
Il exige également la reconnaissance de la profession dans l’intégralité du système universitaire LMD, avec les spécialités sanctionnées par un diplôme de master et plus particulièrement pour l’exercice à l’Éducation nationale

3) Infirmier.e de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur.

Depuis 3 ans, les attaques contre notre profession n’ont pas faibli, loin s’en faut. Décentralisation, remise en cause de nos compétences ou de notre autonomie professionnelle, restructuration en service de santé, rien ne nous est épargné.

Profitant de la crise sanitaire, on tente de nous écarter du cœur de nos missions par une politique de dépistages (traçage, TROD et demain vaccinations ?…). Comme lors du Congrès national extraordinaire du 26 novembre, notre profession doit réaffirmer qu’elle est au service des élèves et de leur réussite scolaire.

Plus que jamais la jeunesse a besoin de nous. C’est pourquoi le SNICS-FSU mettra tout en œuvre pour permettre l’accès à la consultation infirmière libre et gratuite pour chaque élève en toutes circonstances dans les établissements scolaires publics. En plus de la saisine du Défenseur des droits, le SNICS-FSU doit mener des actions pour développer les possibilités des infirmier.es dans le cadre de cette consultation.

Comme il l’a toujours fait, le SNICS-FSU œuvre pour la reconnaissance de la spécificité d’exercice à l’Éducation nationale comme une véritable spécialité infirmière, construite en adéquation avec les besoins des élèves ou étudiant.es, au service de leur réussite scolaire.

C’est pourquoi le SNICS-FSU défendra le maintien de notre corps à l’Éducation nationale, sans hiérarchie médicale ou infirmière, et en conservant la seule hiérarchie administrative du chef d’établissement.

Le SNICS-FSU se donne pour mandat d’agir à tous les niveaux politiques pour contrer toute tentative de service ou de décentralisation.

La gouvernance de la politique éducative sociale et de santé doit être renforcée et rester sous la responsabilité du seul Ministre de l’Éducation nationale. Cette politique doit être guidée par des indicateurs reflétant la santé des élèves et étudiant.es, et émanant pour partie de l’enquête statistique du cahier de l’infirmière.

Le SNICS-FSU mettra tout en œuvre afin que la réalité de la structuration académique soit effective. Nous poursuivrons des dynamiques d’intersyndicale large réunissant la communauté éducative.

Le SNICS-FSU se donne pour mandat d’investir les CRSA (Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie), les CLS (Contrats Locaux de Santé) pour porter l’expertise des infirmier.es de l’Éducation nationale et influer sur les décisions territoriales en matière de prévention et de parcours de soin.

Le SNICS-FSU porte l’ambition d’un service public d’éducation égalitaire qui permette la réussite de tous-tes. L’État doit y consacrer les moyens nécessaires, mieux former et revaloriser les personnels, au premier rang desquels les infirmier.es de l’Éducation nationale.

Pour garantir l’égalité de tous-tes partout, chaque élève ou étudiant.e a droit à la prise en compte de sa singularité. De la maternelle à l’Université, aucun.e élève ne doit être laissé.e pour compte.

Des créations massives de postes de titulaires sont nécessaires pour obtenir une offre permanente de soins infirmiers :
1°) : à minima 1 emploi à temps complet effectif dans chaque établissement.
2°) : 2 emplois d’infirmier.es à temps complet dans chaque établissement avec internat.
3°) : à minima dans chaque collège avec poste en inter-degré 2 emplois à temps complet permettant une présence effective à temps plein dans le collège.

C’est un programme ambitieux mais nécessaire pour répondre aux enjeux, faire face à la crise sanitaire, économique, sociale et environnementale que nous subissons

4) Améliorer les conditions de travail, développer la formation, reconnaître et valoriser notre expertise.

Dans notre ministère, la situation n’a jamais été aussi tendue, ni les personnels aussi maltraités ou ignorés. Le dialogue social est de façade, les instances sont devenues des « chambres d’enregistrement » bien que le SNICS-FSU y défende la place des infirmier.es avec détermination. Nous défendons l’amélioration des salaires, de la formation, des conditions de travail et de sécurité, le développement de notre corps et de nos carrières.

La colère monte face à une gestion de la crise sanitaire qui ne tient pas compte de l’expertise ni des propositions des personnels de terrain, impréparation et fluctuation sont devenues la norme. Ces faits sont dénoncés à tous les niveaux de responsabilité mais il faut un mouvement de masse pour arriver à faire changer les choses.

Le SNICS-FSU ne se contentera jamais d’accompagner les réformes, ses ambitions vont au-delà. C’est un syndicat professionnel de transformation sociale. Nous cherchons à gagner de nouveaux droits et à faire progresser les services publics pour tendre vers une société plus juste et plus solidaire.

Le SNICS-FSU est présent sur tous les terrains, ceux de la discussion et de la mise en œuvre, mais aussi ceux de la proposition et de l’action.

Il s’agit maintenant de redonner confiance à toutes et tous les infirmier.es pour conduire avec elles-eux les évolutions nécessaires avec des actions fortes et déterminées pour obtenir des réponses à nos revendications.

Le SNICS-FSU continuera d’aller à la rencontre des infirmier.es dans toutes les académies et dans tous les départements. Nous mènerons les débats nécessaires et poursuivrons avec vous les actions indispensables à la réussite de nos luttes.

Plus que jamais, nous serons fort.es et uni.es. Ensemble nous défendrons notre profession et avec elle l’intérêt des élèves, des étudiant.es et de toute la société, avec le sens du service public qui nous anime

Texte voté à l’unanimité.